En premier lieu : pourquoi le système va-t-il changer ?
L'étude est gérée jusqu'en juillet 2016 par l'APOES, une association loi 1901 fondée par des enseignants du Val-de-Marne. À chaque rentrée, les parents payaient une adhésion à l'APOES ( 4,80 €), droit d'entrée obligatoire afin que l'enfant puisse aller à l'étude pendant l'année scolaire.
Ensuite, les parents réglaient au début de chaque mois le montant prévu par la grille de tarifs de l'APOES, uniforme sur Vincennes : 4 fois, 2 fois par semaine, ou uniquement sur le créneau 16h/16h30.
Les reproches des parents étaient nombreux : adhésion à une association mais absence de convocation ou de restitution de l'assemblée générale annuelle de ladite association, incohérence des tarifs, flou sur la prestation... et d'une manière générale opacité de l'organisation de ce service.
Puis coup de tonnerre début février 2016 : l'annonce de la dissolution de l'APOES (cf notre article février 2016). Les communes ont été quelque peu prises au dépourvu , et ont préparé au mieux et surtout au plus vite une nouvelle organisation qui devait être « bordée » dès fin mai : la mairie de Vincennes a voulu rassurer les associations de parents dès le printemps, en expliquant que d'autres communes voulaient se caler sur leur travail très performant!
Qui animera l'étude ? Et comment ?
Les enseignants resteront les encadrants : la Mairie a expliqué qu'elle avait négocié avec eux une rémunération suffisante pour qu'ils acceptent de continuer.
Une des grandes questions des parents concernant la qualité de l'étude était et demeurera sans doute : pourquoi certains enseignants se limitent-ils à surveiller les enfants, alors que d'autres interviennent davantage auprès d’eux pour les aider à faire leur devoirs ? La réponse officielle de l'APOES avait été d'expliquer que la qualité de l'étude se résume à 3 possibilités, à savoir une étude soit surveillée (l'enfant effectue ses devoirs en présence d'un surveillant, qui n'intervient pas dans son travail), soit dirigée (un enseignant aide l'enfant à accomplir ses devoirs et les corrige), soit encadrée (solution médiane : l'encadrant n'a qu'une obligation de moyen-encourager l'enfant à faire ses devoirs- et non de résultat- devoirs effectués et corrigés).
Les élèves étaient répartis dans des groupes d'une vingtaine d'élèves, constitués de manière hétérogène et comportant parfois des élèves allant du CP jusqu’au CM2, ces derniers travaillant plus facilement seuls.
L'APOES appliquait jusque là l'étude encadrée. La mairie a conservé ce système tout en imposant que les groupes soient constitués de 21 enfants a minima, et cela au regret des professeurs, qui estiment que cela devrait être un maximum. De la sorte, s'il reste 18 enfants après constitution des groupes de 21, ils seront répartis dans les groupes existants : ainsi seront constitués des groupes de 22 si environ 200 enfants restent à l'étude, ou des groupes de 25/26 si environ 100 enfants à l'étude.
Dans tous les cas, les parents devront en premier lieu exprimer leurs doléances auprès responsable sur l'école (un enseignant(e), directeur/trice ou non, à défaut la directrice du centre de loisirs), comme dans l'ancien système, et qu'ensuite les services administratifs de la mairie pourront constituer un recours (dans des conditions à préciser).
Comment inscrire son enfant ? Quelles seront les plages horaires et les tarifs ?
Comme pour la cantine, l'enfant est pré-inscrit, mais sa présence sera notifiée au responsable par avance, au plus tard le matin même.
Les plages horaires sont inchangées : 16h/16h30 pour la pré-étude (goûter apporté par l'enfant) ou 16h/17h30 (étude). Après 17h30, cela reste l'accueil du soir par le centre de loisirs.
Comme les autres prestations périscolaires, le coefficient familial est appliqué aux tarifs. La pré-étude sera facturée de 0,75 € à 1,60 €, l'étude de 1,55 € à 3,25 € (tarifs disponibles sur la page : https://www.vincennes.fr/Famille/Enfance/Autour-de-l-ecole/L-etude-encadree ). La facturation sera établie à l'unité, en fonction de la présence de l'enfant (cf modalités d'inscription).
Pour arrêter les tarifs, la mairie a expliqué qu'elle avait procédé à des projections financières, pour assurer l'équilibre de ce budget, tout comme elle a avancé que globalement les familles vincennoises paieraient 40 % en moins que ce qu'elles payaient avec l'ancien système.
Mais comment la mairie a-t-elle établi cette statistique, sachant qu'au vu de la nouvelle grille des tarifs la plupart des vincennois, compris dans les tranches moyennes et supérieures, paieront nettement plus cher ? L'autre argument de la mairie est que les prestations seront facturées a posteriori, sur consommation, et non au forfait comme précédemment : chacun fera son calcul...
Par ailleurs, avec l'ancien système de l'APOES, les frères et soeurs bénéficiaient d'un tarif dégressif, et les enseignants ne facturaient pas l'étude aux enfants en grande difficulté scolaire et sociale. Pour ces derniers la mairie a refusé la gratuité, et renvoyé le travail aux services sociaux de la mairie. Et pour les fratries, l'application du coefficient familial permettrait de moduler suffisamment les tarifs, selon la mairie : à confirmer.
La mairie a également annoncé aux associations de parents qu'après quelques mois d'utilisation, le bilan établi pourrait peut-être permettre de modifier la grille tarifaire ou le contenu de la prestation : les associations de parents seront sans doute l'unique porte-voix des remontrances des familles auprès de la mairie, qui, pour l'instant n'a pas eu le temps (ou la volonté ?) de réaliser une réelle concertation avec les familles. La mairie nous dit rechercher l'équilibre financier, qui serait atteint avec au moins 21 enfants par classe alors que l'APOES y arrivait avec au plus une vingtaine d'élèves : cela signifie-t-il que nous paieront au rabais une prestation elle aussi au rabais ?
En tous cas, la FCPE sera extrêmement vigilante quant à la qualité de l'accueil des enfants : nous ne manquerons pas de transmettre à la mairie les difficultés rencontrées sur ce sujet, et nous restitueront aux parents la réaction de la mairie pour corriger ces dysfonctionnements.
