Chers parents,
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L’équipe de la FCPE Vincennes Ouest

dimanche 15 mars 2020

Parler du coronavirus aux enfants


Bandes dessinées:

(Maternelle): https://660919d3-b85b-43c3-a3ad-3de6a9d37099.filesusr.com/ugd/64c685_473c830569514d55bca2006191b06b47.pdf

(Elementaire): Coco le virus - le coronavirus expliqué aux enfants :

Part 1
https://drive.google.com/file/d/1rZQ2SUKq9782H2Y5n9RVtYpocjvJyuiI/view?usp=sharing

Part 2
https://drive.google.com/file/d/168aUJ5mmy0I2vekeVhdl258Lk7Ofy7BQ/view?usp=sharing





Lorsque l’on a des enfants, on se demande souvent si l’on doit leur parler des sujets graves
qui surviennent dans l’actualité. L’idée de base est que les enfants, bien plus que les adultes,
devraient pouvoir rester au pays des Bisounours jusqu’à ce qu’ils aient le droit de vote. Sauf
qu’en pratique, ça ne se passe évidemment pas comme ça. La maladie ou la mort, sont des
notions bien connues des cours de récréation. Et il est bien entendu illusoire de penser que vos
enfants ne seront pas au courant de l’actualité, a fortiori dans un contexte de confinement qui
peut être particulièrement anxiogène. Et comme le dit le Professeur Dumbledore, « la peur d’un
nom ne fait qu’accroitre la peur de la chose elle-même ».

Comment savoir si votre enfant est perturbé par l’épidémie ? Il n'est pas toujours facile de
reconnaître les symptômes du stress chez l'enfant. Des modifications du comportement à court
terme, comme des changements d'humeur, des troubles du sommeil ou un « retour » du pipi au
lit peuvent être des indicateurs de stress. Beaucoup d’enfants ont des manifestations physiques
comme les maux d'estomac ou les maux de tête. D'autres ont des problèmes de concentration
ou éprouvent des difficultés à faire leurs devoirs. Les enfants plus jeunes peuvent réagir au
stress en prenant de nouvelles habitudes telles que se mettre à sucer leur pouce, se mettre les
doigts dans les cheveux pour faire des boucles, etc.

Un enfant stressé peut faire des cauchemars, avoir des difficultés à se séparer de vous, réagir de façon disproportionnée à de petits problèmes ou encore connaître une chute dans ses notes et résultats scolaires. Les enfants plus âgés peuvent se mettre à mentir ou vouloir défier l'autorité s’isoler... En période de confinement, les habitudes changent énormément, donc il n’est pas facile d’attribuer les
changements de comportement d’un enfant exclusivement à la peur de l’épidémie. Une partie
des manifestations habituelles du stress peut être grandement liée au confinement et à donc à
la moindre activité physique, la baisse des échanges sociaux, etc.
Pour en revenir à l’épidémie, les enfants parlent beaucoup entre eux et sont très sensibles
aux images relayées par la télévision. Le premier conseil, c’est donc de faire attention si vous
regardez les informations, surtout quand vous avez des enfants de moins de six ans. Faites
attention au visionnage passif : vous êtes en train de regarder les informations, et votre fils de
cinq ans joue à proximité, sans avoir l’air de regarder. En réalité, il est sans doute en train de
capter certaines images, il entend ce que disent les commentateurs, et par-dessus tout, il perçoit
vos réactions à vous.

Quel qu’ait été le niveau d’exposition de votre enfant à la télévision (à la radio ou à internet),
le conseil de base reste tout de même de prendre les devants en termes de communication.
Prendre les devants ne veut pas dire surinformer votre enfant en lui donnant tous les détails
sordides de ce qui se passe. La première étape est donc plutôt de vérifier ce que votre enfant
sait et ce qu’il en a compris. « Est-ce que tu as entendu parler du coronavirus ? qu’est-ce que tu en
as compris ? ». Votre rôle est alors de voir dans quelle mesure la perception de l’enfant est proche
de la réalité et de compléter ou modifier son récit par les éléments qui vous sembleront
pertinents.

Les enfants d’âge préscolaire sont surtout sensibles aux émotions manifestées par leur
entourage. Jusqu’à six ans, ils s’ajustent aux situations de stress principalement en observant
leurs parents. Si vous voyez votre enfant avoir des réactions intenses, il est probablement temps
d’observer vos propres réactions ! Si vous êtes vous-mêmes très stressé, votre enfant ressent
une certaine insécurité et va souvent ramener les choses à lui, en pensant que c’est son
comportement qui génère votre émotion. Prendre soin de vous est donc une priorité, même si
s’ajuster dans une période menaçante est aussi difficile pour un adulte. A l’inverse, ne
manifester aucune émotion peut lui paraître très étrange, car il comprend bien que la situation
est « anormale ». Prenez donc le temps de savoir comment vous vous sentez avant d’en parler
à votre enfant. Si vous êtes inquiet, vous pouvez le lui dire, tout en expliquant quelles sont les
mesures de précautions mises en place.

Les enfants de plus de six ans utilisent mieux le langage et pourront sans doute mieux vous
expliquer ce qu’ils craignent. Leurs craintes peuvent être moins centrées sur la réaction de leurs
parents, et davantage sur leur propre sécurité. De la même manière, questionnez votre enfant
sur ce qu’il sait de la situation, répondez à ses éventuelles questions. N’hésitez pas à l’impliquer
dans la conversation et à lui demander ce qu’il pense de tout ça. Rappelez-lui les mesures
d’hygiène, entrainez-le de façon ludique à les pratiquez, et expliquez lui que les médecins sont
là pour soigner les malades.

Si l’enfant manifeste de l’inquiétude pour une personne de son entourage (ami, nounou,
grands-parents...), n’hésitez pas à le mettre en contact avec la personne en question, après vous
être assurés que cette personne est « psychologiquement disponible » pour un tel échange.
Quel que soit l’âge de votre enfant, observez également le contenu de ses jeux et de ses
dessins. Ce sont d’excellents supports pour exprimer ses émotions. Vous pourrez y repérer ses
inquiétudes. Vous pouvez lui demander de dessiner ce qui lui fait peur, ce qui le préoccupe.
N’hésitez pas à intervenir dans l’activité ludique en introduisant par exemple une figure
bienveillante qui prend soin des gens (docteur, infirmière...).

Plus l’enfant est âgé, plus ses capacités à s’exprimer avec le langage sont grandes. On peut
donc l’encourager au fil du temps à verbaliser ce qu’il ressent (sans le forcer non plus).
Apprendre à votre enfant à nommer les émotions peut beaucoup vous aider, tous les deux, à
les réguler. Le film Vice Versa1 est un moyen ludique de faire cet exercice : les émotions
primaires (tristesse, colère, joie, peur et dégout) y sont incarnées par des personnages
amusants : il y a Joie, personnage souriant et sautillant, Tristesse qui a les larmes aux yeux et
l’air accablé, etc. On peut même acheter les petites figurines et ainsi les introduire dans le jeu
pour aider l’enfant à exprimer ce qu’il ressent.

Enfin, n’hésitez pas à construire un objet protecteur avec votre enfant, comme un attrapeur
de rêve. Cet objet (un petit filet circulaire recouvert de rubans et de plumes, qui se pose au-
dessus du lit) a pour objectif de « filtrer » les rêves : il ne laisse passer que les bons et retient les
cauchemars. Vous trouverez facilement sur Internet des tutoriels qui vous expliqueront
comment les construire. Car il faut le construire avec l’enfant, interdiction de l’acheter tout fait !
Le principe, c’est que l’enfant puisse attribuer des valeurs protectrices aux différents éléments
de l’attrapeur de rêves : le ruban bleu, c’est pour donner du courage, les plumes c’est pour
penser à maman, les perles vertes, c’est pour le chien de papi qui aboie sur les virus, etc. Le côté
« magique » de l’objet peut rendre un peu sceptique : n’est-on pas en train de leurrer l’enfant
en lui faisant croire qu’un attrapeur de rêve le protège ? En pratique, ce petit objet aide l’enfant
à matérialiser ses ressources : les siennes propres, et celles qui lui sont apportées par son
entourage. Classiquement, l’attrapeur de rêve se pose au-dessus du lit mais n’hésitez pas à le
décliner en version portable : vous pouvez faire un bracelet sur le même principe, une petite
pochette remplie de petits objets, etc. l’enfant peut alors le sortir quand il est inquiet et se
rappeler des ressources qu’il y a symbolisées.

Source: Marianne Kedia, Psychologue du personnel terrain chez Action Contre la Faim

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