Recommandations Epidemie et Confinement professionnel - gestion du stress

1/ Epidémie et stress
Le stress étant la réaction de notre organisme quand notre environnement change, faire face à une
épidémie est naturellement stressant. Le stress, c’est l’énergie que l’on déploie pour s’ajuster à ce
changement. C’est donc une réaction utile.
Très souvent, on observe des facteurs de stress communs aux épidémies (liste non exhaustive) :
- La peur d’être contaminé, d’être malade, de mourir ;
- La peur que nos proches, surtout s’ils sont fragiles, le soient ;
- Les difficultés à prendre en charge une autre maladie déjà diagnostiquée parce que les relais
médicaux classiques sont débordés.
Les épidémies peuvent générer d’autres facteurs de stress, plus indirects (liste non exhaustive):
- Un isolement social important en cas de confinement, même préventif ;
- Une augmentation ou une réorganisation du travail ;
- Une nécessité de réorganiser les activités quotidiennes personnelles (garde des enfants,
approvisionnement...).

2/ Les manifestations du stress
Lorsque l’on est stressé cela se manifeste classiquement à 3 niveaux :
- Emotionnel : être irritable, émotif, éventuellement triste ;
- Comportemental et physique : tendance à augmenter la consommation d’alcool et de tabac,
tensions musculaires, problèmes gastriques, maux de tête, troubles du sommeil (insomnies,
réveils fréquents), etc. ;
- Au niveau des pensées : être cynique, pessimiste, ruminer, avoir du mal à se concentrer...
Pensez à observer ces différents signes et à regarder ce qui les faits varier.

3/ Les modérateurs du stress

Pour les facteurs de stress liés à la maladie elle-même :
Le meilleur moyen d’y faire face est de bien comprendre les facteurs de contamination et de protection
et de savoir comment les contrôler au mieux.
Si vous avez un tempérament anxieux, vous pourriez être tenté de passer votre journée devant une
chaine d’information en continu pour être en permanence informé. Mauvaise stratégie !! cela ne va
faire que maintenir dans votre esprit une information anxiogène et inutile en terme de gestion des
risques. Les psys appellent ça un « biais de disponibilité » : plus une information est disponible, plus
on pense qu’elle est probable. Donc informez-vous, mais raisonnablement : 1 à deux fois par jour,
comme vous le feriez en temps normal, et de préférence pas juste avant de vous coucher. Désactivez
si besoin les alertes infos de votre smartphone.

Pour les facteurs de stress liés au confinement

Quand une épidémie nécessite d’être au moins en partie confiné, cela génère nécessairement un
isolement social important. Or le soutien social est l’un des meilleurs modérateurs de stress possibles...
De ce fait, en cas de confinement professionnel, De ce fait, en cas de confinement professionnel, il est conseillé de maintenir un contact régulier avec ses collègues et un contact aussi « incarné » que possible. Nous vous recommandons d’intégrer dans
vos routines quotidiennes le fait de parler en live avec vos interlocuteurs, et lorsque la technologie le
permet de les voir. Ne vous contentez pas de mails, et lorsque vous appelez quelqu’un, privilégiez les
appels Skype avec caméra. Vous pouvez aussi organiser des Skype lunch avec les collègues avec
lesquels vous déjeuner habituellement. Vous pouvez bien entendu faire de même dans votre vie
privée.
La question de l’hygiène de vie est aussi très importante. Le contexte du travail nous cadre malgré
nous, et ce dans différents domaines :
- Les horaires de travail : lorsque l’on travaille de chez soi, on peut avoir tendance à faire glisser
ses horaires de travail par commodité. Sur le long terme, on peut avoir tendance à déborder
de ces horaires plus que d’ordinaire quand nous sommes mis à la porte du bureau à 20h au
plus tard. Essayez de respecter vos horaires habituels, ainsi que de vous aménager des pauses
régulières (vos collègues ne vont pas passer vous chercher pour boire un café...), une vraie
pause déjeuner. N’hésitez pas à marquer ces temps de pause grâce à une alarme de réveil ou
sur Outlook ;
- L’espace de travail : en dehors des heures de travail, et notamment si vous n’avez pas une
pièce dédiée à cela, essayez de maintenir votre maison dans son état « normal » en rangeant
votre ordinateur jusqu’au lendemain matin. A défaut de pouvoir différencier vos espaces de
travail et de vie, vous pourrez au moins différencier les temps de travail et de vie privée ;
- Les addictions : amis fumeurs, bonjour ! si vous avez l’habitude de fumer chez vous, vous
risquez d’augmenter votre consommation lors du télétravail. Pour éviter cela, vous pouvez par
exemple sortir de votre paquet le nombre de cigarettes que vous fumez habituellement au
bureau et vous en tenir à ce compte pour la journée ;
- Les troubles musculo-squelettiques et tensions musculaires : vous n’êtes probablement pas
équipé d’une super chaise ergonomique pour travailler, ou vous travaillez sur votre canapé, et
vous n’allez pas vous lever pour aller voir un collègue, etc. Donc le télétravail prolongé, sans
parler d’une période de confinement, vont vous rendre extrêmement statiques. Faites des
petits exercices de détente musculaire tout au long de la journée, et pensez également à avoir
une activité physique plus importante.

Si malgré tout vous vous sentez particulièrement stressé :
- parlez-en avec vos proches,
6 régulez les tensions physiques par une activité physique,
- pratiquez la relaxation/méditation

Source: Marianne Kédia, Psychologue du personnel terrain - Action Contre la Faim